Nike Flyknit vs Adidas Primeknit : la guerre de 10 ans

Pendant 10 ans, Nike et Adidas se sont livrés une bataille juridique sans merci. Nous sommes allés de décisions de justice en appels. Celle-ci concerna la technologie permettant de fabriquer des sneakers en maille tricotée (et sans coutures). Pour faire simple, la marque fondée par Phil Knight a considéré le Primeknit comme un plagiat du Flyknit. L’enjeu était de taille. Il s’agit de la technologie phare de ce début de siècle. Sans elle des gros hits n’auraient jamais vu le jour : Nike Flyknit Racer, Vapormax, Adidas UltraBoost, NMD…. Toutes les récentes innovations ont fait pschit. Annoncée comme une révolution, la technologie du laçage automatique inspiré par la Nike Mag de Retour vers le Futur n’a pas convaincu. Au départ, les Nike Adapt BB et Hyperadapt 1.0 EARL ont beaucoup impressionné. Au fil des mois, les gens se sont lassés de ces baskets autolaçantes très chères qui n’améliorent en rien leur quotidien. L’impression en 3D made in Adidas n’a pas fait mieux. Les Futurecraft aurait dû prendre la place des modèles munis de l’amorti Boost. Encore une fois, le public a jugé le bénéfice trop restreint. Même une baisse des prix n’a pu inverser la tendance.
Le Trefoil s’est t-il rendu coupable d’une violation de brevet ? La knitted upper shoe a fait son apparition en 2012, l’année des JO de Londres. Le Flyknit est sorti 5 mois avant le Primeknit (les Adizero numérotées !). La marque au Swoosh peut se targuer d’être la pionnière dans le domaine. Soyons un brin raisonnable, pensez-vous qu’il est possible de commercialiser une copie d’une innovation en si peu de temps ? L’hypothèse la plus plausible est que les 2 équipementiers ont développé la technique du tricot simultanément. Nike a pris un avantage considérable en sortant en premier les chaussures qui l’exploitent.
Les 2 géants du sportswear ont l’habitude de croiser le fer dans les prétoires. En 2006, un litige les a opposé au sujet de la technologie Shox. La Adidas A3 de Kevin Garnett (la paire utilise le même amorti que la Twinstrike) n’était pas du goût de Mark Parker.
Innover coûte cher mais peut rapporter gros (des milliards de dollars) en cas de succès. Les marques n’ont d’autre choix que de déposer des brevets et d’aller jusqu’au procès pour défendre leur gagne pain. Le marché de la sneaker est ultra concurrentiel. Imaginez-vous un peu dans quel état se serait retrouvé Adidas si Nike était parvenu à faire interdire la vente de chaussures Primeknit sur le sol américain. Cela aurait été un coup terrible.
Les dernières nouvelles ? Selon The Fashion Law, Nike et Adidas sont parvenus à un accord privé. Kasper Rorsted a t-il sorti le chéquier ? John Donahoe n’en dira jamais rien. Ne croyez pas que la hache de guerre est enterrée. Il ne s’agit que d’une trêve. Ces titans la déterrerront dès que l’opportunité se présentera.

Photo de la couverture : HolgerDanielsen

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