2010-2020 : la décennie qui a changé le sneaker game (1ère partie)

2021 est le début d’une nouvelle décennie pour le sneaker game. Il a terriblement changé au cours des précédentes 10 dernières années. Nous allons retracés dans ce dossier en plusieurs parties les faits marquants. Comment comprendre la situation actuelle si on n’analyse pas le passé ? Bonne lecture.

De la Nike Mag à la Automax, le futur sera t-il aux baskets autolaçantes ?

Après plusieurs années de développement, la Nike Mag voit enfin le jour en 2011. La paire de Marty Mcfly sera t-elle la sneaker du futur ? Celle de 2011 non. Le système de laçage automatique n’est pas encore au point. Sa présentation suffit à provoquer un séisme d’une magnitude de 9 sur l’échelle de Richter. Les 1500 exemplaires existants mettent la planète sneakers sans dessus dessous. La mise aux enchères sur ebay réservée uniquement aux Américains n’effraie guère ceux qui sont prêts à tout pour réaliser leur rêve de gosse. Ces adultes sont pareils à des enfants devant les chaussures offertes par Doc au jeune Marty. L’image de Nike ressort grandie de l’opération qui permet de récolter fonds à l’attention de la Michael J. Fox Foundation for Parkinson’s Research. Il faudra attendre 2016 pour qu’une véritable Nike Mag autolaçante ne sorte. Tinker Hatfield semble être parvenu à ses fins. C’est l’enflammade. La Nike Mag Power Lace marque introduction d’une technologie qui doit révolutionner le monde de la sneaker. Le système EARL (Electro Adaptive Reactive Lacing) est une étape de géant vers la sneaker qui s’ajuste à notre pied sans qu’on ne touche à rien. Le Graal est accessible via une grosse loterie. Nike ne veut guère banaliser sa poule aux œufs d’or. La Nike Mag nous prépare au déploiement d’une gamme complète. S’ensuivent alors les Hyperadapt, Adapt BB, Adapt Huarache et Automax. L’excitation du début finit par laisser la place au doute. Les Nike autolaçantes séduisent les geeks ainsi que les fans avides de sneakers ludiques. Mais est-ce véritablement ce que demande le peuple à l’instant t ? Elles sont davantage divertissantes qu’utiles. A 400€ la paire, les gens préfèrent continuer à prendre 30 secondes pour faire leurs lacets. La technologie EARL constitue la première phase vers quelque chose de plus grand.

La bataille entre le Nike Flyknit et l’Adidas Primeknit ouvre l’ère des sneakers tissées

Les 2 leaders du marché qui commercialisent quasi-simultanément, l’année des JO de Londres 2012, des sneakers s’appuyant sur la technique du tricot. Le Flyknit pour Nike et le Primeknit pour Adidas. Cette situation ne peut déboucher que sur une bataille judiciaire. La marque de l’Oregon crie à la violation de brevets. La firme bavaroise s’en défend. Elles sont habituées aux joutes dans les prétoires. On assiste à un remake du procès ayant opposé les rivaux au sujet des technologies Shox et Bounce. Qui est le véritable initiateur ? Qui est le voleur ? Je crois qu’on aura jamais le fin mot de l’histoire. Aux dernières nouvelles, une décision de justice datant de juin 2020 est favorable à Nike. La marque à la virgule n’entend rien lâché. Puma et Sketcher font aussi l’objet de poursuites. La technologie du tissage bouscule profondément le monde de la sneaker. De la légèreté, du confort, des tiges qui épousent parfaitement la forme des pieds, que demander de plus.

La Nike Roshe Run et la ZX Flux : 2 locomotives inégalées

Quelle bataille épique ! Le match de la décennie. Nike dégaine la Roshe Run en 2012. La chaussure de Dylan Raasch saisit à merveille le besoin de l’époque. Rien de spécialement sophistiqué. La Roshe One est tout sauf une bête sur le plan technique. Juste une Nike minimaliste qu’on a plus envie de retirer une fois qu’elle est aux pieds. Son confort égale celui d’un chausson. A moins de 100€, la plus zen des Nike devient rapidement un best-seller. Adidas réplique 2 ans après avec la ZX Flux, une running torsion épurée. La marque bavaroise renchérit à coup d’imprimés artistiques et réalistes. Un carton également. Les 2 paires se tirent la bourre jusqu’à ce que le phénomène s’épuise. Depuis leur déclin, aucune sneaker n’est parvenue à les remplacer.

La Adidas UltraBoost, une reine en mousse

Peu de gens le savent mais la technologie Boost est la propriété de BASF. Le groupe chimique allemand détient le brevet dont la Adidas UltraBoost tire profit depuis 2015. La semelle en mousse ultra légère qui restitue l’énergie produite par une foulée élève cette running au rang de reine du genre. Son aspect de polystyrène intrigue puis convainc. Ajoutez une partie supérieure en Primeknit et vous obtenez la sneaker la plus confortable du marché. Une fois n’est pas coutume, Nike accuse du retard. Sa réponse arrive 3 ans plus tard. La Nike Epic React ne suffit point. Les fans de sneakers préfère l’original à la copie. Fort de son avantage, Herber Hainer distille la NMD R1 et la Iniki Runner, des Adidas 100% lifestyle munies d’une semelle Boost. Le succès est toujours au rendez-vous.