Vous avez 73 paires de sneakers. Vous en portez 4. Bienvenue dans votre vie de sneakerhead, ce truc absurde où vous collectionnez des chaussures que vous ne porterez jamais.
Ce matin encore, vous êtes resté planté 15 minutes devant votre placard. Incapable de choisir. Les Air Jordan 1 Travis Scott ? Trop précieuses pour un mardi. Les Nike Dunk Low Panda ? Trop basiques. Les New Balance 550 ? Déjà portées hier. Vous remettez vos Jordan 1 Chicago pour la 47ème fois ce mois-ci. C’est d’une logique implacable.
Le syndrome du collectionneur paralysé
Vous savez ce qui est marrant ? Plus vous achetez de paires, moins vous en portez. C’est mathématique. C’est une aberration. Mais c’est comme ça.
Vous avez dépensé 4000 euros en sneakers l’année dernière. Vous tournez sur les mêmes cinq modèles. Les autres ? Bien au chaud dans leurs boîtes. Mortes de solitude.
Le truc génial avec le polyuréthane ? Il se dégrade tout seul. Deadstock ou pas. Cinq à dix ans et pouf, vos semelles explosent. Sans même avoir été portées.
Vous gardez vos Off-White x Nike Dunk Low pour « une occasion spéciale ». Laquelle ? Votre mariage ? Laissez moi vous dire que ça n’arrivera pas.
L’accumulation magnifique
Votre placard déborde. Votre femme vous regarde avec ce regard. Vous connaissez ce regard. Mais cette nouvelle collaboration avec Union sort vendredi. Vous DEVEZ l’avoir. Où la mettre ? Mystère. Vous trouverez bien.
La vérité ? Vous êtes prisonnier de vos propres sneakers. Elles vous possèdent. L’inverse est faux.
Vous achetez pour le plaisir de posséder. Pas pour porter. Vous êtes devenu conservateur de musée. Sans en posséder le salaire.
La solution existe pourtant. Porter vos sneakers. Toutes. Avant qu’elles se désintègrent dans leurs boîtes. Mais on sait tous que vous ne le ferez pas. Vous allez acheter la prochaine collaboration. Encore. Toujours.
Et continuer à porter vos mêmes quatre paires. Bienvenue dans la vie glorieuse du sneakerhead.
Photo de la couverture : @caceres_matias





