On a tous en tête une silhouette de running du début des années 2000 : fine, agressive, profilée comme une voiture de rallye. Avec la adidas Aruku, la marque aux trois bandes remet ce look au goût du jour, en y greffant une semelle futuriste, confortable à souhait, tout droit sortie d’un labo d’innovation. Voici ce que j’en pense.
Une running des années 2000 sous stéroïdes
Impossible de la manquer. La adidas Aruku débarque avec des épaules larges : semelle rocker exagérée, coloris clinquants (rouge/argent ou bleu/rouge), et un mesh translucide qui semble sortir d’un shoot Y2K remixé pour 2025. Inspirée de la Adizero PR, une running de performance lancée en 2004, cette version lifestyle marche sur la ligne de crête entre archive et anticipation. Ce modèle, c’est un peu comme si adidas Originals avait remixé un single de 2003 en y injectant une production actuelle : la mélodie reste, mais les basses sont bien plus lourdes. Les lignes sont tendues, le chaussant effilé, mais la semelle, elle, joue la démesure. Et pourtant, le tout fonctionne. L’ensemble garde une cohérence visuelle qui, à mon sens, rappelle ce que faisait Raf Simons sur ses Ozweego : du volume, oui, mais maîtrisé.
Un confort marshmallow, sans mollesse
Dès les premières foulées, le confort surprend. On sent tout de suite la SWIRL Foam sous le pied : une mousse injectée à l’azote, pensée pour amortir comme un matelas de luxe sans perdre en stabilité. L’effet est immédiat. La sensation, moelleuse, évoque un mochi qu’on écrase doucement. Mais attention, rien de pâteux. La structure interne empêche le pied de s’enfoncer comme dans du beurre. Avec elle, vous pourrez marcher, monter des escaliers, courir pour attraper un bus. La semelle rocker, très prononcée, favorise un déroulé fluide du pas, presque automatique. Ça donne envie de marcher pour le plaisir, et ce n’est pas si courant.
Entre lifestyle et technique : un pied dans chaque monde
Malgré ses origines running, la adidas Aruku n’est pas taillée pour les fractionnés. Elle manque de rebond, de propulsion. Là où une Ultraboost ou une Adizero Adios Pro Evo vont t’envoyer vers l’avant, la adidas Aruku t’accompagne. Elle est faite pour la ville, pour les trottoirs irréguliers, les journées à 10 000 pas. Une chaussure du quotidien, pensée pour ceux qui veulent un confort technique sans ressembler à un joggeur du dimanche. Et puis, il faut le dire : elle a une vraie personnalité. Là où tant de modèles se fondent dans la masse, la Aruku interpelle. Certains y voient une Skechers survitaminée. D’autres, un OVNI néo-futuriste. Moi, j’y vois un pari : celui de faire du confort une proposition lifestyle.
Une visibilité timide, un potentiel mal exploité
Étrangement, cette paire passe sous les radars. Ni gros push marketing, ni collab avec une tête d’affiche. Un lancement presque anonyme, comme si la marque aux 3 bandes hésitait à la revendiquer. Pourtant, elle coche plusieurs cases recherchées aujourd’hui : silhouette hybride, confort avancé, héritage détourné, prix raisonnable (140 euros). Alors pourquoi ce manque d’enthousiasme ? Sans doute parce que son design polarisant freine les acheteurs frileux. Et parce que, dans une ère où l’on cherche soit de l’ultra-rétro soit du minimalisme brutaliste, la Aruku se retrouve entre deux eaux. Un entre-deux difficile à assumer quand on ne s’appelle ni Yeezy, ni Salomon.
adidas Aruku mérite mieux que l’indifférence
La adidas Aruku ne deviendra pas une icône (Goukana, même combat ?. Elle ne rivalisera pas avec une Samba. Mais elle offre autre chose : un compromis intelligent entre performance et usage urbain, entre souvenir et innovation. C’est une paire pour ceux qui veulent marcher longtemps sans sacrifier le style. Bref, une chaussure qui gagne à être essayée, et qui, à défaut d’être légendaire, s’impose comme un vrai bon plan dans le paysage du lifestyle running.
Photo de la couverture : @sneakerkollo
La adidas Aidzero Aruku est disponible chez adidas.fr : voir la paire.