Pourquoi la adidas Superstar est-elle intemporelle ?

Une légende née sur le parquet et sacrée dans la rue. Si je devais désigner une paire capable de traverser les époques sans prendre une ride, je n’hésiterais pas une seconde : la adidas Superstar. Dans un monde où les tendances s’emballent et s’oublient aussi vite qu’un tweet, elle continue de fouler les trottoirs avec la même assurance qu’en 1969. Et la vraie question n’est pas seulement « pourquoi elle est encore là », mais « comment elle s’est imposée partout sans jamais lasser ». Un indice : ce n’est pas (que) grâce à Run-D.M.C. On plonge dans le mythe.

Une icône née pour dominer les parquets

Tout commence à la fin des sixties. adidas, alors en quête d’un modèle plus protecteur pour les basketteurs pros, sort en 1969 la Superstar. Première sneaker low-top entièrement en cuir (une version basse des adidas Pro Model Mid), dotée de la fameuse coque en caoutchouc à l’avant, la « shell toe », pensée pour encaisser les contacts. C’est plus qu’un design : c’est une armure de rue. En deux ans, elle équipe plus de 75 % des joueurs NBA, selon les archives adidas et des sources comme Sole Collector. L’un des premiers à l’adopter n’est autre que Kareem Abdul-Jabbar. Son choix n’a rien d’anodin. À une époque où les Converse Chuck Taylor sont encore la norme, la Superstar joue les trouble-fête. Plus résistante, plus stable, et clairement plus stylée.

Des playgrounds à la rue : l’appropriation culturelle

Mais c’est une chose de briller sur les parquets, c’en est une autre d’envahir les rues. Ce glissement, la adidas Superstar le doit à une autre scène : celle du hip-hop new-yorkais. Dans les années 1980, les B-boys des quartiers de Brooklyn et du Queens se l’approprient. Pas pour faire des lay-ups, mais pour danser, marcher, exister. Et puis surgit Run-D.M.C. Le trio propulse la Superstar dans une autre dimension. Leur tube « My Adidas« , sorti en 1986, est un hymne non officiel à la paire. Mieux encore : lors d’un concert au Madison Square Garden, le groupe demande au public de lever leurs Superstars au ciel. Résultat ? adidas signe le tout premier contrat de sponsoring entre une marque de sport et des artistes de rap. C’est plus qu’un deal marketing, c’est un tournant culturel. La adidas Superstar devient un symbole d’émancipation.
Et Run-D.M.C. n’est pas un cas isolé. Missy Elliott, par exemple, portait déjà des Superstar au début des années 2000, bien avant que la marque ne la sollicite pour une collaboration. Aucune ligne officielle, aucun chèque, juste une vraie passion pour le modèle à coquille et pour la marque au Trefoil. Ce genre de fidélité spontanée, ça ne s’invente pas. C’est le signe d’un ancrage sincère, d’un amour profond qui dépasse les logiques de contrat ou d’image.

Ce design qu’on reconnaît les yeux fermés

À quoi reconnaît-on une Superstar ? À cette shell toe ou coque en caoutchouc, bien sûr. Ce bout de chaussure nervuré, inspiré des casques de protection, est devenu une signature. Mais pas que. La « Nike Air Force 1 d’adidas » possède une identité visuelle puissante :

  • la silhouette basse, trapue mais équilibrée;
  • le cuir lisse, souvent blanc, parfois noir;
  • les trois bandes dentelées de chaque côté;
  • le patch doré sur la languette, version OG only.

La formule ne change presque jamais. Et c’est là tout le secret. La Superstar n’a pas besoin d’en faire des caisses pour être vue. Elle n’a jamais flirté avec le flashy ou les tendances gadgets. Elle reste droite dans ses lignes, solide sur ses appuis.

Une durabilité matérielle… et symbolique

La adidas Superstar ne vieillit pas. Et je ne parle pas de son style, mais de sa fabrication. Même après des années de port intensif, elle tient le coup. Cuir robuste, semelle bien soudée, bout renforcé… ce n’est pas une vulgaire basket de fast-fashion. Elle encaisse, elle dure, elle respire encore le cuir neuf après des dizaines de kilomètres. Pas étonnant qu’elle soit aussi prisée des skateurs dans les années 1990. Elle tient au pied, glisse bien sur la planche, et surtout, elle ne s’effondre pas après deux sessions de tricks.

La Superstar, un miroir des époques

Ce que j’admire le plus, c’est sa capacité à muter sans perdre son essence. Dans les années 2000, elle se décline en une multitude de coloris. Pharrell Williams la repeint en 50 teintes en 2015. En 2020, pour ses 50 ans, elle revient en version vintage, suédée, patinée. Jonah Hill, Rita Ora, Beyoncé, tout le monde s’y met. Mais chaque fois, la Superstar garde sa ligne. Même avec un twist moderne, elle reste fidèle à ses fondamentaux. Elle est comme ce vieux pote qu’on n’a pas vu depuis dix ans mais qui, dès les retrouvailles, semble n’avoir jamais vieilli.

Pourquoi est-elle réellement intemporelle ?

Alors oui, elle est belle. Elle est culte. Mais son intemporalité ne tient pas qu’à la nostalgie ou à son look. Elle tient à cinq piliers, bien plus profonds :

  1. Sa simplicité radicale. Pas d’artifice. Un design clair, lisible, qui traverse les modes sans en être prisonnier.
  2. Son histoire forte. Elle a foulé les parquets NBA, les scènes rap, les trottoirs du monde entier. Chaque pli raconte quelque chose.
  3. Son accessibilité. À moins de 120€, elle reste à portée. Ni élitiste, ni mass market.
  4. Son adaptabilité. Avec un jean, un survêt’, une robe, un short, elle ne se loupe jamais.

Son lien émotionnel. Chacun a une anecdote avec une adidas Superstar. Une photo de classe, un concert, un chagrin d’amour, une baston (non, je plaisante). Elle est présente sans s’imposer.

Une campagne 2025 pour maintenir la flamme

Preuve qu’adidas continue de miser sur son joyau, la nouvelle campagne 2025 pour la Superstar réunit un casting cinq étoiles. Samuel L. Jackson, Missy Elliott, Jennie (du groupe Blackpink), Anthony Edwards (la star montante de la NBA) et Gabbriette (figure montante de la scène underground) s’y partagent l’écran. Chacun incarne un pan de la culture que la Superstar traverse : musique, cinéma, sport, contre-culture. Et le message est clair : la Superstar n’appartient à personne, donc elle appartient à tout le monde. Qu’on vienne de Séoul, du Bronx ou de Minneapolis, elle s’adapte, elle fusionne, elle fédère. C’est une déclaration universelle en cuir et caoutchouc.

En résumé

La adidas Superstar est une pierre angulaire de la culture sneakers. Elle ne suit pas la tendance, elle trace sa propre route. Elle traverse les générations, les cultures, les milieux, sans jamais perdre sa cohérence. Et quand une marque aux 3 bandes parvient à rassembler Missy Elliott, Anthony Edwards et Jennie dans une même campagne, c’est qu’elle a réussi à créer un langage universel. J’ai une certitude. Sa coquille n’est pas prête de se briser.

adidas Superstar intemporelle

Photo de la couverture : @flight0105

La adidas Superstar est disponible chez adidas.fr : voir la dernière collection.

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