Pendant longtemps, c’était la galère. Les réveils à l’aube, les bots plus rapides que l’éclair, les « L » qui s’enchaînaient comme les mauvais épisodes d’une série trop longue. Beaucoup ont décroché. Lassés. Épuisés. Dégoûtés par un jeu truqué où les dés semblaient pipés par les marques et les plateformes. Mais cette année, un vent nouveau souffle sur la planète sneakers. Et franchement, ça fait du bien.
Le marché s’est retourné. Littéralement. Là où les Yeezy faisaient la pluie et le beau temps sur le resell, c’est aujourd’hui le calme plat. Fini les hausses artificielles. Fini la spéculation à outrance. Les Jordan 1 High qui partaient à 400 € ? En promo à 139 €. Un vrai choc thermique. Les resellers font la moue, les rayons soldes débordent, et les passionnés, les vrais, respirent enfin. Ce n’est plus une chasse, c’est une récolte.
Car oui, une bulle a bel et bien éclaté. Nourrie par des lancements au compte-goutte, des séries limitées artificielles et des drops montés comme des shows télé, elle s’est effondrée sur elle-même. Les marques, elles, croulent sous les stocks. Nike en tête, qui a vu ses ventes baisser et ses invendus s’accumuler. Même Elliott Hill, stratège du Swoosh, n’a pas pu éviter la surproduction.
Mais attention : cette accalmie ne durera pas. L’histoire l’a prouvé. Les périodes fastes sont rares, et les marques savent très bien remettre la pression. Les quantités vont baisser, les files vont revenir, et les prix vont remonter.
Alors si tu veux kiffer sans te ruiner, c’est maintenant ou jamais. Les marques n’ont pas soudain décidé d’écouter les sneakerheads. Elles réagissent à un marché en berne, à des entrepôts qui débordent, à des bilans qui flanchent. Ce moment de grâce, aussi agréable soit-il, reste fragile. Et transitoire.
Car la machine sait redémarrer. Plus insidieuse. Plus sélective. Un partenariat exclusif par-ci, une rétro bien dosée par-là, et le manque redevient monnaie d’échange. Alors oui, 2025 est une bénédiction.
Mais comme toutes les bénédictions dans le sneaker game, elle a une date de péremption.
Photo de la couverture : Richard Prieto