adidas attaque JO de Los Angeles avec une arme secrète. Trois ergots dévissables dans la semelle. Un système pour régler l’amorti comme on règle une chaîne hifi. La adidas LA Trainer voulait tout casser. Derrière ses trois bandes et sa semelle crantée se cache une histoire assez dingue. Celle d’une chaussure qui voulait rivaliser avec Nike sur le terrain de l’innovation. Retour sur neuf chapitres d’une basket qui mérite mieux qu’un simple regard distrait.
1. Los Angeles 1984 : le grand départ
La LA Trainer débarque officiellement pendant les Jeux Olympiques de 1984. adidas en fait son fer de lance pour la campagne Spirit of the Games. Le timing est parfait. L’Amérique vibre, la course à pied explose, et les marques se livrent bataille. Cette paire représente le savoir-faire européen face à l’offensive américaine. Fabriquée en Allemagne puis en France, elle incarne une certaine idée du running pensé à Herzogenaurach.
2. Des ergots qui bouleverse la donne
Trois petits plugs amovibles dans la semelle intermédiaire. Rouge, blanc, bleu. Le système Vario permettait d’ajuster l’amorti selon votre poids ou le bitume sous vos pieds. Vous trouviez la chaussure trop ferme ? Hop, vous retiriez un ergot. Génial sur le papier. Elle débarque en pleine guerre froide des baskets. Cette technologie répondait aux semelles Air de la concurrence (Nike Tailwind, Air Pegasus 83…). On retrouvera ces fameux pegs sur la Kegler Super, la Grand Slam et même la Handball 5-Plug qui en comptait cinq.
@martin_herde
3. Une running issue de la famille des visionnaires
1984, c’est l’année bénie des innovations adidas. La LA Trainer sort e même temps que deux monstres. La ZX 500 et la Micropacer avec son compteur digital. Oui, un compteur dans la languette. Les années 80 étaient folles. Ces trois modèles incarnent le virage technologique de la marque. La marque au Trèfle quitte les pistes pour investir la rue. Et ça se sent dans le design.
4. Les Anglais l’adoptent direct
Dans les années 80, cette paire traverse la Manche. Les supporters britanniques l’adoptent immédiatement. Liverpool, Manchester, les terraces vibrent au rythme de la terrace culture. Ces fans de foot raffolent du sportswear continental. La LA Trainer, cette forme aboutie des TRX Runner, rejoint les Trimm Trab, Montreal 76, Gazelle et Handball Spezial dans leur collection. Son look agressif séduit cette communauté qui cultive le style casual. Pas de strass, pas de paillettes. Juste du béton et des tribunes.
adidas LA Trainer OG 2016 @adimanc91
5. Houston, on a un problème de semelle
Parlons du drame. Les modèles vintage de 1984 ont un défaut majeur. Leur semelle en polyuréthane vieillit très mal. Avec le temps, elle s’effrite comme un vieux bout de craie. Des « crumble queens » quoi. Impossible de les porter sans finir en chaussettes. Des passionnés font refaire des semelles neuves pour sauver les tiges. Parce qu’abandonner une LA Trainer, c’est comme abandonner un chien. On fait pas ça.
6. Un coloris qui traverse le époques
Le Grey/Silver/Blue. C’est LE coloris. Celui que tout le monde reconnaît instantanément comme la adidas SL 72 Starsky. Le géant allemand a sorti plein d’autres versions après. Il existe même une LA Trainer 2 difficile à dater. Des rééditions Made in Germany plus tard. Mais celle-là, la grise et bleue, elle reste gravée. Comme votre première fois au cinéma. Ça ne s’oublie pas.
@adidaniels_
@whitby_sole_society
7. Zéro collaboration majeure, c’est bizarre non ?
Regardez les autres modèles adidas. Les Stan Smith, Superstar, Forum. Tout le monde veut collaborer avec. La adidas LA Trainer ? Crickets. Trois collabs seulement. Italia Independent, Undefeated, Yohji Yamamoto. Et quelques éditions spéciales allemandes. Pas de Boost, pas de Primeknit. Rien. Peut-être trop ancrée dans son époque. Ou trop ahead of her time. Allez savoir.
adidas LA Trainer x Undefeated @catpowerdann
2028 : le comeback annoncé
Plot twist de 2025. Adidas relance la LA Trainer OG. Avec notamment un coloris violet vintage et base marine, le tout made in USA. Destination Los Angeles 2028. Les JO reviennent en Californie. Et adidas veut boucler la boucle. Quarante-quatre ans après, même combat. Les rods rouge-blanc-bleu font leur retour. Comme dans un bon film, le héros revient sur les lieux du crime.
9. Une pièce entre deux mondes
La LA Trainer ne sera jamais la star absolue du catalogue adidas. Trop technique pour les puristes du style. Trop vintage pour les amateurs de technologies récentes. Mais c’est justement cette position qui la rend attachante. Elle témoigne d’une époque où les marques cherchaient encore leur voie. Entre performance et look de rue. Cette basket-là raconte quelque chose de nous. De cette quête permanente entre confort et allure. Alors la prochaine fois que vous la croiserez, prenez le temps de regarder ces trois petits ergots. Ils valent le détour.
- Modèle : adidas LA Trainer OG
- Date de sortie originale : 1984
- SKU version récente : JR7171 (coloris Dark Blue/Silver Metallic/Off White)
- Prix de vente : 130€
- Où acheter : adidas.fr, Foot Locker, JD Sports, Size?, Courir, boutiques sneakers spécialisées
FAQ
@chrisbateman75
Quand est sortie la adidas LA Trainer ?
La LA Trainer débarque en 1980. Mais son vrai lancement, c’est 1984 aux JO de Los Angeles. C’est là qu’elle devient une star.
C’est quoi le délire avec les ergots ?
Le système Vario, trois plugs amovibles dans la semelle. Vous ajustez l’amorti selon votre poids. Génial en théorie, moyen en pratique.
Pourquoi les vieilles LA Trainer s’effritent ?
Les semelles en polyuréthane des années 80 vieillissent mal. Elles deviennent friables comme de la craie. Impossible à porter aujourd’hui.
Quel coloris choisir ?
Le Grey/Silver/Blue reste le plus connu. C’est le coloris original, celui que tout le monde reconnaît direct.
Où trouver des LA Trainer aujourd’hui ?
Sur adidas.fr, chez Foot Locker, Size? Ou en seconde main sur Vinted, ebay, StockX pour les versions vintage.
Source : Oi Polloi, 80s Casual Classics, Size? & NSS Mag