Une boutique indépendante peut-elle survivre sans Nike ?

La perte du compte Nike a été une douche froide pour les boutiques de sneakers indépendantes concernées. Elles sont les victimes collatérales de cette politique se résumant en 3 lettres « DTC » (direct to consumer). La marque fondée par Phil Knight et Bill Bowerman entend privilégier les Nike Store physiques et son site web. La Covid-19 a accéléré la donne. La baisse de fréquentation chez les détaillants a dopé les ventes sur internet. Un retour en arrière paraît inenvisageable dans la mesure où les marges dégagées sont plus importantes. Le calcul est simple. Un intermédiaire en moins et les bénéfices augmentent. Un ralentissement de la croissance au milieu des années 2010 a poussé Mark Parker vers cette direction. Autre avantage de la vente directe, le recueil des données. Grâce aux millions d’informations amassées, John Donahoe est capable de personnaliser le marketing avec une précision chirurgicale. Les shops l’ont mauvaise. Ces derniers se sentent floués dans la mesure où ils ont participé à asseoir la légitimité de Nike. Se pose ensuite la question de leur survie. Quand les sneakers munies d’un Swoosh représentent un tiers voire la moitié du chiffre d’affaires, ne plus vendre de Nike signifie une fermeture imminente. Les uns diront que les boutiques payent leur très forte dépendance à l’égard de l’équipementier américain. Pourquoi ne pas avoir différencier son offre ? Les choses sont loin d’être aussi simple. Le fondateur Pomp it Pump déclare que ses clients veulent tous les mêmes baskets. Ce temps où les gens voulaient se démarquer de la masse en achetant des paires venant de marques moins cotées semble révolu. J’ai le souvenir de Solebox qui a stoppé sa collaboration avec Nike suite à une embrouille d’Hikmet Sugoer avec un de ses représentants. Au bout de quelques années, le Berlinois a fini par en remettre dans ses étalages. Peut-on imaginer qu’un jour Nike cesse de livrer l’ensemble des boutiques indépendantes ? A une époque, cette hypothèse aurait pu paraître totalement farfelue. La tendance du moment oblige à y songer et surtout d’y préparer.

Sources : Portland Business Journal & L’illustré

Photo de la couverture : Sneaker Freaker

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