C’est toujours la même rengaine. Chaque mois, on scrolle, on soupire, et on passe à la suivante. Et puis, parfois, une paire vous attrape à la gorge comme un serpent en embuscade. C’est exactement ce que m’a fait la Saucony Progrid Omni 9 Glowaconstrictor. Un nom à rallonge, peut-être, mais une emprise immédiate. Loin des collaborations ronronnantes ou des éditions limitées vendues en 3 secondes, cette general release vous saisit sans prévenir et ne vous lâche plus.
Une general release qui mord fort
Sortie dans le cadre du pack Glowaconstrictor célébrant l’année du serpent, cette Saucony Progrid Omni 9 n’a rien d’un second couteau. Le trio de coloris inclut une version violette (réservée aux États-Unis), une autre en noir, et cette déclinaison verte, la plus réussie du lot. Officiellement disponible à 180 € sur Saucony.fr, elle aurait largement mérité une distribution plus sélective tant le soin apporté à chaque détail dépasse les standards habituels. On parle ici d’une paire sans signature de designer ni logo d’artiste, mais qui ridiculise, par sa finition, bien des collaborations poussives.
Un design qui serre la rétine
Le surnom de la paire n’est pas là pour faire joli. Comme un boa constrictor, elle enserre votre regard et y reste logée. Le mesh noir, texturé comme une peau de reptile pose la base. Les empiècements verts irisés viennent jouer avec la lumière comme une carpe koï sous l’eau. Chaque couture dorée, chaque reflet violacé sur le col, chaque œillet, semble sorti d’un vivarium futuriste. Même la boîte, couverte d’écailles holographiques, vous annonce la couleur : cette paire est un piège visuel.
Une boîte comme un terrarium, une paire comme un totem
Ce qui frappe avec cette version, c’est la cohérence du tout. Rien n’est laissé au hasard. Pas de branding superflu, pas d’élément hors-sujet. Même la boîte mérite d’être conservée. Elle annonce ce qui vous attend à l’intérieur. Certains la jugeront trop brillante, trop voyante. Mais là encore, tout dépend du regard qu’on porte. Le packaging n’est pas là pour jouer les figurants. Il n’impose rien, il propose.
À qui s’adresse la Saucony Glowaconstrictor ?
Aux amateurs de sneakers qui en ont marre des paires prévisibles. À ceux qui cherchent une vraie alternative aux collabs qui tournent en rond. À celles et ceux qui veulent sortir du duo Nike/New Balance. Mais aussi aux passionnés de design fouillé. Car cette paire parle autant aux yeux qu’aux pieds.
La meilleure Saucony Progrid Omni 9 ? Oui, sans forcer.
Des Saucony Omni 9, il y en a eu. Des éditions spéciales aussi. Même cette année, la firme de Lexington, avait déjà tenté le coup avec la Grid Fusion Year of the Snake, une autre paire dédiée au serpent. Mais soyons clairs : entre les deux, il n’y a pas photo. Là où la Grid Fusion s’arrêtait à une palette dorée convenue et un clin d’œil au zodiaque chinois, la Glowaconstrictor va au bout du concept. Texture, contraste, packaging, impact visuel… tout est plus fort, plus dense, plus maîtrisé. Elle n’a pas besoin de mythologie pour exister : elle impose sa propre logique, une présence à part. Pas une Omni 9 déguisée pour le Nouvel An, mais une bête de style qui assume son venin dans le quotidien. Alors oui, c’est peut-être “juste” une general release. Mais parfois, c’est dans le silence des drops sans tambour qu’on entend le plus grand bruit. Et cette Saucony Prodgrid Glowaconstrictor, une fois aux pieds, ne fait plus de compromis. Elle serre, elle brille, elle marque.
Photos : @heritagehomosapien & @mastahaze