Off-White x Nike The Ten : oeuvres d’art ou simples baskets ?

Le Grand Palais rend hommage à Virgil Abloh en ce moment. La firme de Beaverton en a profité pour sortir un long papier sur la série Nike x Off White The Ten. Cette collection qui a secoué la planète sneakers entre 2017 et 2018. Dans l’article, les mots du créateur ressortent. Certaines phrases font encore polémique aujourd’hui.

La phrase qui fait débat : Virgil compare ses baskets à la Joconde

« Ce dont nous parlons ici dépasse largement le cadre des baskets », disait Abloh. « C’est du design de pointe. Ces dix chaussures ont révolutionné la performance et le style. Pour moi, elles sont comparables à une sculpture de David. Ou à la Joconde. On peut débattre, mais elles ont une signification. »
Aïe. Virgil pousse le bouchon un peu loin. Comparer ses Air Jordan 1 Chicago déstructurées au chef-d’œuvre de Léonard de Vinci ? Bon, on doute qu’il maîtrisait le nombre d’or comme Michel-Ange. Mais attendez. Cette déclaration qui en surface parait extrêmement prétentieuse mérite qu’on la creuse un peu.

Quand les sneakers flirtent avec l’art

Une basket, œuvre d’art ? Ça peut paraître étrange. Pourtant, regardez de près le travail d’un designer sneakers. Chaque courbe est pensée. Chaque matière choisie. Comme un peintre devant sa toile. Prenez les Off-White x Nike. Virgil a littéralement déconstruit des légendes. Air Jordan 1, Air Max 90, Blazer Mid. Il les a dépouillées, retournées, réinventées. Avec ses zip-tie orange et ses guillemets partout. C’est du design industriel poussé à l’extrême. Ou de l’art conceptuel déguisé en basket. Difficile de trancher.

Les artistes squattent les sneakers depuis longtemps

D’ailleurs, les collaborations art-sneakers ne datent pas d’hier. Stash et ses bombes de peinture. Futura avec ses abstractions colorées. KAWS et ses personnages cartoon. Ces mecs peignent dans les rues la nuit. Et signent des Air Force 1 ou des Nike Dunk le jour. La frontière devient floue.
Regardez les Nike SB Dunk Low Paris de 2003. Bernard Buffet inspire le coloris. Nike produit 202 paires. Art ou marketing ? Les deux mon capitaine.
Pareil pour la Nike SB Dunk Mondrian. Les carrés rouge, bleu, jaune du peintre hollandais. Transposés sur du cuir et du daim. Génie ou plagiat ? Chacun son avis.

Quand les baskets valent plus cher qu’un Picasso

Parlons argent. Certaines paires explosent les compteurs. Les Air Jordan 1 portée par Michael Jordan ? Vendues 615 000 dollars. Un sample Air Yeezy 1 ? 1,8 million en 2021. Ces montants dépassent ceux d’œuvres d’art confirmées. Comment expliquer ça ? La rareté joue. L’histoire aussi. Et cette dose d’émotion qui transforme l’objet en symbole.

Les musées ouvrent leurs portes aux sneakers

Les institutions culturelles suivent le mouvement. Brooklyn Museum, Bata Shoe Museum, Arts Déco Paris. Tous ont exposé des baskets. Ces présentations changent la donne. Les sneakers sortent du placard. Elles intègrent l’histoire officielle du design. Aux côtés des meubles Eames et des lampes Jacobsen.

Mais attention aux limites du parallèle

Reste un hic. Une toile traverse les siècles. Une sneaker vieillit mal. Les mousses se délitent. Les cuirs craquent. Cette fragilité pose question.
Autre souci : leur rôle premier. On porte des baskets. On marche avec. Cette dimension fonctionnelle les éloigne de l’art pur, davantage contemplatif que fonctionnel.

Le génie du quotidien transformé

Pourtant, c’est peut-être leur force. L’art ne doit-il pas bousculer ? Interroger ? En métamorphosant l’ordinaire, Virgil Abloh a touché juste. Ses Nike The X10 ont marqué leur époque. Comme les Campbell’s Soup de Warhol en leur temps. Cette capacité à capturer l’air du temps, c’est ça l’art non ? Les Nike Off-White ne remplaceront jamais Mona Lisa. Mais elles racontent notre époque. Cette obsession pour les objets hybrides. Entre fonction et émotion.

Virgil avait-il raison ?

Sa déclaration reste polémique. Mais elle nous fait réfléchir. Sur nos définitions. Sur ce qui fait art. Au final, peu importe le verdict. Virgil a réussi son coup. Il nous questionne encore. Trois ans après sa mort. C’est pas ça, l’héritage d’un artiste ?

Off White x Air Jordan 1 Chicago The Ten 2025

Photo de la couverture : @ma_ko__gram

FAQ

Les Nike Off-White The Ten sont-elles vraiment des œuvres d’art ?
Difficile de trancher. Elles mélangent création originale et fonction utilitaire. Comme les objets de design industriel exposés au MoMA.
Pourquoi certaines sneakers coûtent-elles si cher ?
Rareté, histoire, émotion. Plus la spéculation du marché secondaire. Une paire devient parfois plus qu’un objet. Elle devient un symbole.
Peut-on collectionner les sneakers comme des objets d’art ?
Bien sûr. Beaucoup le font déjà. Avec les mêmes codes : conservation, présentation, recherche historique. C’est du collecting pur.
Virgil Abloh était-il un vrai artiste ?
Architecte de formation, créateur polyvalent. Il a exposé en galerie. Et révolutionné la mode streetwear. Cette polyvalence définit l’art contemporain.
Les musées exposent vraiment des baskets ?
Oui. Brooklyn Museum, V&A London, Arts Déco Paris. Ces expositions légitiment la valeur culturelle des sneakers. C’est acté.

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