Mars Yard 3.0 : Nike devait-il stopper sa collab avec Tom Sachs ?

Vous savez cette impression bizarre ? Quand votre marque de cœur fait un truc qui vous fait hausser les sourcils. Genre, vraiment ? C’est pile ce que vivent les sneakerheads depuis l’annonce de la Nike Mars Yard 3.0. Cette reprise de collaboration avec Tom Sachs… disons que ça passe pas comme une lettre à la poste. Et en toute honnêteté, on comprend pourquoi.

Une polémique qui colle aux baskets

L’affaire Tom Sachs, c’est pas de la rigolade. En mai 2023, Nike avait dit stop net après la publication d’un article qui faisait mal dans Curbed. Au menu : accusations de harcèlement sexuel, intimidation, ambiance de bureau toxique dans son studio. Des révélations qui font froid dans le dos : commentaires déplacés sur le sexe, une pièce surnommée « rape room », des apparitions en sous-vêtements lors d’appels vidéo avec des employées Nike. Bref, pas joli joli.
La suspension avait semblé définitive. Sauf que… moins de deux ans après, Nike nous sort que « Tom a démontré et s’est réengagé à favoriser une culture de respect ». Mouais. Pas sûr que tout le monde achète. D’ailleurs, petite histoire qui en dit long : en 2017, Nike avait déjà dû retirer en douce les mots « work like a slave » de l’emballage de la Mars Yard 2.0 avant sa sortie. Les signaux d’alarme clignotaient déjà, mais bon…

Mars Yard 3.0 : le dilemme du collectionneur

Alors voilà le truc. La Mars Yard 3.0, on l’attendait tous. Depuis des années même. Mais maintenant qu’elle arrive… c’est compliqué. Elle devait sortir pour Noël 2023, mais bon, avec tout ce bazar, elle a été repoussée. Résultat : septembre 2025, 275 balles sur la table. Niveau design, elle garde l’esprit de ses grandes sœurs : mesh et daim, languette rouge, plaque carbone pour tenir le coup. Techniquement, c’est du solide. Mais voilà… difficile de la regarder sans penser à tout le reste. Et ça, ça gâche un peu la fête.

Irving viré, Sachs pardonné : cherchez l’erreur

Bon, là ça devient vraiment bizarre. Souvenez-vous : novembre 2022, Kyrie Irving partage un film antisémite. Nike réagit illico : suspension immédiate, adieu la Kyrie 8. « Pas de place pour les discours de haine », ils disaient. Net et sans bavure. Alors pourquoi Sachs a droit à une seconde chance et pas Irving ? Les deux situations sont différentes, c’est sûr. Mais cette incohérence dans le traitement, ça fait jaser. Et on peut les comprendre.

Elliott Hill dans le bain direct

Pas de bol pour Elliott Hill. Le nouveau patron de Nike, arrivé en octobre 2024, hérite direct de ce dossier chaud bouillant. Comme baptême du feu, on a vu mieux. Le bonhomme a déjà pas mal de trucs sur les bras : relancer l’innovation, rebooster les ventes, récupérer la confiance des gens. Et maintenant ça : comment jongler entre business et morale ? Parce que bon, les Mars Yard, ça se vend comme des petits pains. Mais à quel prix pour l’image de la marque ? C’est son premier vrai test, et tout le monde regarde.

Communauté divisée, passions contrariées

Dans la communauté sneaker, c’est le grand écart. D’un côté, vous avez les puristes qui kiffent grave la Mars Yard. Pour eux, c’est l’une des meilleures collaborations de la décennie, point barre. De l’autre, ceux qui disent « non merci, pas question de cautionner ». Entre les deux, plein de gens qui se grattent la tête, tiraillés entre l’envie et les principes.
Certains vont boycotter, d’autres vont séparer l’œuvre de l’homme. Chacun ses limites, chacun sa conscience. Nike, elle, mise sur notre mémoire de poisson rouge et l’effet « ooh, une nouvelle Mars Yard ! ».

Signes des temps

Cette histoire dépasse largement le cadre d’une simple paire de baskets. Elle dit quelque chose sur notre époque, nos contradictions. Un observateur le résumait bien : « En 2025, est-ce qu’il y a encore des conséquences à quoi que ce soit ? »
Nike navigue à vue dans un monde où tout va vite, où les standards bougent sans arrêt. La même marque qui soutenait Kaepernick contre le racisme se montre plus frileuse avec ses collaborateurs artistiques. Allez comprendre.

L’équilibriste et ses limites

Au final, cette reprise montre bien les limites du grand écart des marques. Entre le fric, l’image et la responsabilité, faut jongler. Et parfois, on se plante.
Nike fait le pari que les gens vont oublier, que l’attrait de la Mars Yard va l’emporter. C’est risqué. Surtout si d’autres casseroles sortent du placard.
Cette histoire est loin d’être finie. Elle pose des questions que chaque sneakerhead va devoir trancher dans son coin. Parce qu’aujourd’hui, acheter une paire, c’est aussi faire un choix. Et la prochaine Mars Yard, elle va pas y échapper.

Photo : @iiiiii_riku

FAQ

Pourquoi Nike a-t-elle repris sa collaboration avec Tom Sachs ?
Nike justifie cette décision en expliquant que Tom Sachs « a démontré et s’est réengagé à favoriser une culture de respect et d’inclusion ». La marque mise sur les changements apportés dans le studio de l’artiste depuis 2023.
Quelles sont les accusations portées contre Tom Sachs ?
Les accusations incluent la création d’un environnement de travail toxique, des commentaires inappropriés de nature sexuelle, de l’intimidation, et des comportements jugés déplacés envers ses employés, révélés par une enquête de Curbed en 2023.
Quelle est la différence avec l’affaire Kyrie Irving ?
Nike avait immédiatement et définitivement suspendu Kyrie Irving en 2022 pour avoir partagé un contenu antisémite, tandis que Tom Sachs bénéficie d’une seconde chance après moins de deux ans de suspension, créant une perception de double standard.
Quand sortira la Nike Mars Yard 3.0 ?
La Mars Yard 3.0 est prévue pour septembre 2025 au prix de 280 euros, d’abord via les défis I.S.R.U de Tom Sachs, puis sur Nike SNKRS et chez certains revendeurs.
Comment cette affaire impacte-t-elle Elliott Hill, le nouveau CEO de Nike ?
Cette controverse constitue le premier test éthique majeur d’Elliott Hill depuis sa nomination en octobre 2024, et pourrait définir sa approche du leadership moral chez Nike.