Première Jordan conçue pour l’entraînement et non pour le jeu, la Trunner LX a marqué un tournant dans l’histoire de la marque au Jumpman. Sortie en 2000, retirée du marché pour défaut, puis relancée plusieurs fois dans des versions, elle revient en 2025 dans un contexte où les sneakers hybrides et l’esthétique Y2K connaissent un nouvel âge d’or. À contre-courant de l’ADN basketball de Jordan Brand, la Trunner LX symbolise l’élargissement stratégique de la marque vers le training et le lifestyle. Longtemps incomprise, elle séduit aujourd’hui une nouvelle génération qui voit en elle un objet collector, entre performance technique et lifestyle.
Son design atypique, sangles velcro, coupe basse, tige tressée façon Nike Woven, silhouette futuriste, en fait une pièce à part, qui intrigue autant qu’elle divise. Pourtant, son retour en force prouve une chose : même en dehors du parquet, une Jordan peut marquer des points.
L’autre Jordan : pas pour jouer, mais pour bouger
Sortie en 2000, à une époque où Michael Jordan prenait sa retraite (encore), la Jordan Trunner LX arrive comme un OVNI dans la galaxie Jordan Brand. Pas de numéro. Pas de Jumpman en plein dunk. Pas de parquet. Non, cette paire-là est conçue pour l’entraînement, le training, le cardio, cette activité qu’on respecte surtout chez les autres. Mais soyons honnêtes : on ne l’a pas tous achetée pour faire des fentes. Avec son look tranché au scalpel, ses lanières futuristes, sa bulle Zoom planquée sous une silhouette de cyborg, la Trunner a toujours parlé mode avant muscles. Et ce n’est pas un défaut. C’est là que ça devient captivant.
Hybride, atypique… et incomprise
La Trunner, c’est un peu le vilain petit canard de la famille Jordan. Pas assez authentique pour les vrais fans. Trop technique pour les fashionistas. Une sneaker qui a longtemps erré dans la no-go zone du style. N’est pas la Nike Air Trainer 1 qui veut. Cette dernière demeure la reine des chaussures de cross training. Et pourtant, elle était en avance. Une sorte de précurseur du « athleisure » avant qu’on sache mettre un mot sur ce phénomène. En 2017, quand elle fait son grand retour avec des éditions BHM et OG “Bulls”, les regards changent. Il y a comme un petit frisson : est-ce qu’on avait mal jugé cette paire ? Et puis, soyons francs, la hype autour des objets “moches mais charismatiques” (Crocs et Balenciaga) a ouvert la voie à la réhabilitation de la Trunner.
Le come-back générationnel
Ce qui est fascinant avec la Jordan Trunner LX, c’est sa manière de revenir au bon moment. 2025, boum : elle débarque en “Luminous Green”… Et elle tape pile dans l’air du temps. Nostalgie Y2K, goût pour les silhouettes hybrides, rejet du conformisme performance/streetwear. Aujourd’hui, porter une Jordan Trunner LX, c’est dire : je suis là pour kiffer, pas pour flexer. C’est aussi un pied de nez au récit trop calibré. Pas besoin de “Last Dance” pour la rendre désirable. Elle existe dans l’ombre. Elle vit sa vie. Et ça, en 2025, ça devient désirable.
Et si c’était ça, le futur des Jordan ?
La Trunner nous pose une question simple : faut-il forcément que ça dunke pour que ça compte ? À l’heure où la ligne entre performance, lifestyle, archive et mode fond comme une semelle exposée au soleil de juillet, cette sneaker en marge devient centrale. Elle nous dit qu’un modèle Jordan peut être digne d’intérêt sans être mythique, et que la sneaker culture, quand elle sort des rails, devient plus vivante.
En résumé (et sans transpirer)
La Jordan Trunner LX est un symbole discret mais puissant. Celui d’une époque où les frontières stylistiques s’effacent, où l’héritage se réinvente, et où une chaussure oubliée peut soudain redevenir pertinente. Elle n’a peut-être jamais marqué de points, mais elle marque les esprits. Et parfois, c’est encore plus fort.
La Jordan Trunner LX est disponible au prix de 129.99€ au Nike Store.fr : voir la paire.
Photos : @1handsome_v
