Avant que les joueurs NBA ne soient des marques à eux seuls, un certain Walt “Clyde” Frazier posait déjà les bases. Et pas qu’avec ses passes millimétrées ou ses interceptions chirurgicales. Non, Clyde, c’était aussi (et surtout) un look de mafioso funky, avec vestes en fourrure, chapeaux à plume, et chaussures en daim. Un ovni dans les années 70… qui allait donner naissance à la première sneaker signature de l’histoire du basketball.
Aujourd’hui, la Puma Clyde est davantage qu’une archive. C’est un témoin vivant d’un basculement culturel, entre sport, style et street culture. Voici 20 faits (et bien plus en creux) que tout sneakerhead se doit de connaître.
1. Une légende vivante aux manettes : Walt « Clyde » Frazier
Avant d’être une chaussure, Clyde est un surnom. Inspiré par Bonnie & Clyde, car Walt Frazier « volait » des ballons à la pelle sur le parquet. Drafté en 1967 par les New York Knicks, il deviendra l’un des joueurs les plus élégants et respectés de l’histoire. Un meneur de jeu aussi classe que létal. Kareem Abdul Jabbar ne dira pas le contraire.
2. 1973 : la première sneaker signature du basketball
Bien avant Air Jordan, Puma propose à Frazier un contrat unique : une chaussure à son nom, conçue selon ses critères. La Puma Clyde naît officiellement en 1973. C’est une rupture dans le paysage du sport professionnel.
3. Clyde impose ses conditions
Trois exigences pour signer :
- une silhouette basse, souple, légère, pour la mobilité;
- une empeigne en daim (suede), à rebours du cuir rigide;
- sa signature “Clyde” brodée sur chaque paire.
La marque au fauve bondissant a accepté. Bien joué.
4. Une paire, une couleur, un match
Frazier voulait une nouvelle couleur pour chaque rencontre NBA. Résultat : plus de 390 variations auraient été produites entre 1973 et 1980. On parle de rotation, là ? Clyde l’avait inventée.
5. Le Puma Suede entre dans l’arène
Le choix du daim était un pari : moins robuste mais infiniment plus stylé. Il donne une texture unique à la Clyde, plus urbaine, plus raffinée. Une révolution à l’époque.
6. Des débuts strictement américains
La Puma Clyde était réservée au marché US pendant des années. Il faudra attendre 1993 pour que le modèle (via la Puma Suede) rejoigne la collection internationale.
7. Du parquet à la rue : la bascule streetwear
Dès la fin des années 70, la puma Clyde quitte les parquets pour s’installer dans les rues de New York, notamment grâce à la scène naissante du hip-hop et du breakdance. Run DMC lui préfère la adidas Superstar, modèle du grand rival. Une faute de goût ?
8. Le coup de projecteur : Knicks champions 1973
La victoire des Knicks en 1973, avec Clyde au sommet de son art, propulse le modèle dans la lumière. À NYC, tout le monde veut les pompes de Puma Clyde, même sans avoir son handle.
9. Les B-Boys s’en emparent
Légères, stylées, stables : la Puma Clyde devient la basket préférée des B-Boys. Les crews comme Rock Steady Crew et les New York City Breakers la portent fièrement en battle.
10. Malcolm McLaren, Londres et la vague hip-hop UK
La culture hip-hop débarque à Londres début 80, portée par des clips et des DJ. Résultat : la Puma Clyde s’affiche dans Covent Garden comme dans les clips de Malcolm McLaren, et devient une icône britannique underground.
11. Le skate des années 90 l’adopte
Mike Carroll, figure du skate US, tombe amoureux de ces vieilles Puma en daim. Avec des potes comme Rick Howard, ils créent une contre-culture skate autour de ces modèles rétro. Puma saisit la balle au bond et crée une division skate.
12. Les Beastie Boys et le style déglingué
Pendant que les autres rappeurs bichonnent leurs kicks, les Beastie Boys ruinent leurs Clyde à coups de concerts et de pogos. Ils les portent avec des survêtements troués ou des jeans destroy. Résultat : la sneaker entre dans le vestiaire punk et hardcore.
13. Un trafic underground UK-USA
Dans les années 90, des skateurs anglais comme Paul Shier envoient en douce des Clyde UK à leurs homologues californiens. En échange, ils reçoivent du matos skate US. Du troc underground qui relance l’intérêt pour les Puma rétro outre-Atlantique.
14. Britpop et terrace culture
Au Royaume-Uni, la Clyde connaît une seconde jeunesse grâce à la Britpop. Damon Albarn (Blur) et Supergrass arborent fièrement le modèle, en hommage aux fans de foot anglais des années 70-80.
15. Un classique constamment réinterprété
Chaque décennie voit son lot de collaborations, coloris inédits, éditions limitées. De XLARGE à Diamond Supply en passant par The Hundreds, la Clyde traverse le temps sans jamais perdre son ADN.
16. Le bleu Tiffany de Nicky Diamonds (2016)
Collab culte : Nicky Diamonds, fondateur de Diamond Supply Co, revisite la Clyde avec son bleu Tiffany signature. Au grand dam des adeptes de la Nike SB Dunk Low Pro. Résultat : une paire convoitée, entre luxe, skate et hip-hop.
@levi_lr3
17. La Clyde dans la culture sneaker moderne
Avec le retour de Puma dans le basket en 2018, la Clyde revient dans les radars. Plus technique, plus performante, mais toujours fidèle à son style OG. La Puma Clyde Court Disrupt s’inscrit dans une logique retro-futuriste qui plaît aux jeunes comme aux vétérans.
18. Une esthétique toujours d’actualité
Contrairement à d’autres modèles coincés dans le passé, la Puma Clyde reste visuellement pertinente. Sa ligne simple, sa matière noble, sa versatilité en font une valeur sûre, à mi-chemin entre héritage et modernité. Bref, un classique intemporel.
19. Un héritage toujours vivant à New York
On parle beaucoup de la Air Force 1 mais existe t-il une paire qui a un lien aussi inextricable avec Big Apple ? Du Bronx à Brooklyn, en passant par le Queens ? La Puma Clyde est une sneaker qui raconte une ville, une époque, une attitude.
20. 50 ans, et toujours pas à la retraite
Pour son demi-siècle, Puma a multiplié les hommages : collaborations avec END., Perks & Mini, Second Best… et la preuve que cette silhouette peut encore séduire une nouvelle génération de sneakerheads.
Clyde ne meurt jamais
La Puma Clyde, c’est plus qu’un produit. C’est le reflet d’un joueur, d’une époque, d’un style de vie. Elle a su traverser les décennies en s’adaptant sans jamais trahir ses origines. Elle a été basket performance, icône B-Boy, skatewear et statement Britpop. Elle est une synthèse de ce que peut être une sneaker culte : utile, belle, rebelle.
Photo de la couverture : @juice_puma
Source : Endclothing & Puma Catchup
