Sally Javadi ouvre la porte de son box ce matin-là. Vide. Complètement vide. Les voleurs ne lui ont laissé aucune chance. Une 300 paires parties en fumée (à confirmer). Les Off-White Nike Air Force 1. Les Air Max 95 Corteiz. Les Nike SB Dunk Low Travis Scott. Tout. Des années de chasse, d’attente, de sacrifices.
La Danoise a 350 000 abonnés sur Instagram. Elle partageait sa passion avec eux. Ses trouvailles. Ses coups de cœur. Aujourd’hui, elle offre 15 000 euros pour obtenir des informations sur ses sneakers volées. Vous voyez où je veux en venir ?
Quand votre feed devient votre pire ennemi
On adore tous montrer nos dernières trouvailles. Ce sentiment quand on unbox une paire rare. Les réactions de la communauté. Les commentaires de feu sous la photo. Mais voilà le truc. Les voleurs aussi scrollent Instagram. Ils voient vos posts. Ils comptent. Ils calculent la valeur. Ils repèrent les lieux. Parfois même les horaires de vos stories. C’est moche à dire. Mais c’est la réalité.
Le grand dilemme du collectionneur
Arrêter de partager ? Impensable pour beaucoup. La communauté sneakers vit de ces échanges. De cette émulation collective. De cette joie partagée.
Un collectionneur qui ne partage pas, c’est un peu comme cuisiner pour personne. Ça perd son sel.
Mais entre tout montrer et ne rien dire, il y a un monde. Un juste milieu existe.
Les stratégies du sneakerhead prudent
Certains ont compris le truc. Ils floutent les arrière-plans. Pas de géolocalisation sur leurs publications. Jamais. D’autres gardent leurs graals pour eux. Juste pour eux. Les pièces les plus rares restent dans l’ombre.
Quelques-uns attendent plusieurs mois avant de poster. Le temps que la paire soit ailleurs. Stockée différemment. La prudence ne tue pas la passion. Elle la protège.
L’addition salée
Sally n’est pas la première. Elle ne sera pas la dernière. Les histoires similaires se multiplient. Un collectionneur parisien l’an dernier. Un Londonien avant-hier. Toujours le même scénario. Les voleurs ne sont plus des amateurs. Ils professionnalisent leur approche. Instagram devient leur outil de travail.
Dur à avaler. Mais vrai.
Et maintenant ?
Faut-il fermer son compte ? Non. Ce serait triste. Faut-il réfléchir à deux fois ? Absolument. Cette Air Jordan 1 Low Travis Scott que vous venez de choper. Ce coloris introuvable. Montrez-le si ça vous chante. Mais peut-être pas depuis votre salon. Peut-être pas avec votre adresse en bio.
Le vieil adage avait raison. Vivons heureux. Mais parfois, vivons un peu caché. Juste assez pour continuer à collectionner en paix.
Sally espère toujours. On lui souhaite de tout cœur. Mais son histoire résonne comme un avertissement. Un rappel brutal que notre passion peut attirer les mauvaises personnes. Alors on continue. On partage. On vit notre passion. Mais avec un œil ouvert. Toujours.





