Le ComplexCon 2025 dévoile son palmarès. Surprise : c’est la fête du rétro. Nigel Sylvester x Air Jordan 4 Brick by Brick en tête. Puis les Jordan 4 Undefeated, les Air Max 95 OG Neon, les Jordan 5 Metallic Silver. Vous voyez le délire ? Sur dix paires, deux nouveautés seulement. Les Pharrell x adidas Adistar Jellyfish et Converse Shai 001. Deux petites recrues noyées dans un océan de classiques.
Et là, Bryce Wong entre en scène. Designer chez Nike. Il lâche une story Instagram qui fait mal. « Si vous continuez à récompenser les modèles rétro, tout ce que vous obtiendrez, ce sont des modèles rétro. » Boom. Headshot.
Le coup de miroir qui fail mal
On va se dire les choses clairement. On crie partout qu’on veut de l’innovation. Qu’on en a marre des rééditions. Qu’on veut du jamais-vu, du futuriste, du risque. Et puis arrive une Jordan 1 Chicago ou une Air Max 1 OG. Et là ? On sort la CB en courant. Vous vous souvenez des Nike Ava Rover ? Non ? Normal. Personne ne les a achetées. Trop différentes. Trop bizarres. Pas assez rassurantes.
Les marques ont compris le truc. Pourquoi claquer des millions en R&D ? Autant ressortir un modèle de 1987. Les moules existent. Le succès est garanti. Zéro risque. C’est un peu comme redemander la même pizza tous les vendredis. Et râler qu’il n’y a jamais de nouvelles recettes au menu.
Le cercle vicieux du sneaker game
La Flyknit ? 2012. La Vapormax ? 2017. Les dernières vraies innovations qui ont marqué les esprits (chez Nike). Depuis ? Des centaines de colorways. Des collaborations à la pelle. Mais aucune silhouette qui change la donne de façon définitive.
La Air Max DN8 sortie cette année ? Magnifique. Bijou technique. Innovante. Elle traîne en soldes. Personne n’en veut. Trop étrange. Pas assez familière. Et après on s’étonne que Nike joue la sécurité. Bryce Wong nous met face à nos contradictions. On vote avec nos portefeuilles. Et nos portefeuilles adorent les classiques OG.
L’oeuf et la poule version sneaker
Est-ce qu’on achète du rétro parce que les marques ne proposent que ça ? Ou est-ce que les marques ne proposent que ça parce qu’on achète ? Mystère et boule de gomme. Ce qui est sûr ? On a le sneaker game qu’on mérite. Tant qu’on couronnera des rééditions dans les classements, les marques suivront. C’est mathématique. Alors la prochaine fois qu’une nouveauté débarque ? Donnez-lui une chance. Avant de râler sur Twitter que Nike ne crée plus rien. Parce que là, franchement, on se tire une balle dans le pied. En Jordan 1, évidemment.





