Une paire apparaît sur les parquets NBA en 1995. Des cercles noirs et blancs qui hypnotisent. Shaquille O’Neal aux pieds, taille 22, dominance absolue.
Les spectateurs ne savent pas encore. Cette chaussure va marquer l’histoire du basket.
L’histoire de la Reebok Shaqnosis commence par un accident créatif. Un sketch destiné à un autre athlète. Une décision instantanée du CEO de Reebok.
Voici cinq révélations sur cette icône des 90s. Des secrets de conception aux collaborations récentes. Tout ce qui fait de cette paire un classique intemporel.
L’essentiel à retenir en 30 secondes
- La Reebok Shaqnosis sort en 1995 comme la cinquième signature de Shaquille O’Neal chez Reebok après les Shaq Attaq I-IV.
- Le designer Jonathan Morris la dessine pour Emmitt Smith avant que Paul Fireman ne décide de la donner à Shaq.
- Elle lance la collection Mobius avec la Kamikaze II, des basket en noir et blanc qui bouscule l’ordre établi.
- Première réédition en 2013 après 18 ans d’absence, validation du designer original et succès immédiat auprès des collectionneurs.
- Shaq devient président de Reebok Basketball en 2023, relançant la Shaqnosis.
1. Un croquis qui change de mains en une réunion
Début 1994, Jonathan Morris, designer senior chez Reebok, travaille sur un concept. L’exercice : créer un design autour d’un nouveau système d’amorti. Le destinataire prévu : Emmitt Smith, star NFL des Dallas Cowboys.
Morris dessine des cercles concentriques. Noir et blanc pour un contraste maximum. L’idée : des ondes qui se propagent depuis le centre. Un effet hypnotique recherché dès le départ.
Paul Fireman, CEO de Reebok, entre dans la salle. Il voit le sketch. Décision en trois secondes.
« Ce sera la prochaine chaussure de Shaq. »
Le projet change de direction instantanément. Emmitt Smith récupère un autre design. Shaquille O’Neal hérite du concept le plus audacieux jamais tenté par Reebok.
Morris ne le sait pas encore. Il vient de créer la signature shoe la plus mémorable de toute la carrière de Shaq. Plus iconique que les Shaq Attaq. Plus marquante que tout ce qui suivra.
Le timing est parfait. En 1995, Shaq sort de sa première apparition en Finals NBA. Reebok veut marquer le coup. la marque a besoin d’une rupture totale avec les quatre premiers modèles.
2. La collection Mobius révolutionne le sneaker game
La Reebok Shaqnosis ne débarque pas seule. Elle lance toute une toute nouvelle esthétique. Paul Fireman a une vision : créer une collection complète autour de ce langage graphique.
- Nom de code : Mobius. Inspiration : le ruban de Möbius, bande qui paraît tridimensionnelle mais n’a qu’une seule face.
- La philosophie : designs agressifs, graphismes high-contrast, noir et blanc exclusif. Jonathan Morris pilote plusieurs modèles. Le Kamikaze II pour Shawn Kemp. Le Reebok The Blast pour Nick Van Exel avec ses angles explosifs.
D’autres designers rejoignent le mouvement. Dave Prescott crée la Reebok Big Hurt pour Frank Thomas. Fiona Adams dessine des modèles training femme. La collection s’étend même au soccer.
Au cours de la saison 1995-1996, les parquets NBA deviennent un défilé de motifs hypnotiques. Reebok impose son esthétique. Nike règne encore avec ses Air Jordan. Mais Reebok prouve qu’on peut innover différemment.
Ricardo Vestuti, designer du Kamikaze original, explique l’époque. « Aucune direction design unifiée chez Reebok. On créait ce qu’on voulait. On se nourrissait mutuellement. »
Cette liberté créative donne naissance à la gamme Mobius. Une collection qui reste aujourd’hui l’une des plus mémorables de l’histoire Reebok. Avant gardiste, polarisante, inoubliable.
3. Une cinquième chaussure signature, une rupture totale
Reebok signe le rookie Shaquille O’Neal dès 1992 . 15 millions de dollars. Le plus gros contrat jamais donné par la marque. C’est la première signature shoe jamais offerte à un athlète chez Reebok.
Quatre modèles précèdent la Shaqnosis. Shaq Attaq I en 1992. Attaq II, III et IV suivent jusqu’en 1994. Chacun construit l’identité basket de Reebok. Chacun contribue à élever Shaq au rang d’icône marketing.
Mais la cinquième doit tout réinventer. Exit la continuité avec les Attaq. Tout repart de zéro.
Les spécificités techniques :
- la partie supérieure en cuir et synthétique;
- Hexalite à l’avant-pied pour l’amorti;
- Ultra Hexalite au talon pour absorption des chocs;
- système de bootie interne pour le maintien.
La version Player Edition de Shaq diffère du modèle grand public. Le col est plus haut pour protéger sa cheville. Le système InstaPump est intégré pour ajustement personnalisé. Nécessaire pour supporter ses 2m16 et 150 kilos.
Taille 22. Quand Shaq porte la Shaqnosis, l’effet hypnotique est décuplé. Les cercles concentriques tournent pendant qu’il attaque le cercle. L’adversaire fixe ses pieds. Trop tard, il est déjà posté.
Le colorway OG : black and white uniquement. Pas d’autres options au lancement. Le contraste doit être maximum. La visibilité à la télé, optimale.
Prix boutique : 140 dollars en 1995. Un tarif premium pour l’époque. Mais cohérent avec le statut signature d’un joueur dominant.
4. 1996, l’année où elle devient légende
Le All-Star Game 1996 est considéré comme le plus grand rassemblement de sneakers iconiques jamais vu. La Shaqnosis brille aux côtés d’autres graals. Jordan, Penny, Hill, tous présents avec leurs modèles mythiques.
Le moment qui scelle la légende : le Shaq dunk violent sur David Robinson. Postérisation brutale en Shaqnosis ! Les cercles hypnotiques tournent sur les replays à l’infini.
En 1997, Will Smith tourne Men In Black. Il porte la Shaqnosis avant même de devenir Agent J. Placement produit inattendu. Mais c’est la preuve que la paire transcende le basket.
La réception ? polarisante dès le premier jour. Impossible de rester neutre face à ce design. On adore ou on déteste. Pas de juste milieu possible. Les fans adorent l’audace. Les puristes critiquent l’excès. La sneakersphere se déchire. Exactement ce que Reebok recherchait.
L’année 1998 marque la fin du contrat entre Shaq et Reebok. Six saisons ensemble. Le natif du New Jersey refuse une extension de 40 millions. Il rejoint les Lakers avec d’autres ambitions sneakers.
La Shaqnosis s’arrête là. Mais son héritage commence immédiatement. Dans les conversations nostalgiques des années 2000. Les demandes de réédition commencent à monter.
5. Le retour triomphal de 2013
18 ans. C’est le temps d’attente entre la version originale et la version rétro. 18 années de demandes incessantes. 18 années où elle devient mythe.
En 1992, Reebok lance le travail de réédition. L’équipe Classics prend le dossier. Objectif : une réplique exacte de l’OG. Pas de compromis sur les matériaux, ni sur le design : plusieurs mois de R&D, vérifications sur archives, comparaisons avec prototypes originaux, ajustements en usine….. Nous allons de validation en validation.
En juillet 2013, le retour se confirme. Le colorway OG black and white revient en premier. Jonathan Morris, designer original, valide personnellement.
Cette approbation compte. Morris a créé ce design. Il sait ce qui doit être respecté. Son feu vert authentifie la démarche.
Le prix est toujours de 140 dollars, identique à celui de 1995. Reebok respecte le tarif historique. Pas d’inflation excessive sur la nostalgie.
Le succès est immédiat. Les collectionneurs des baskets des années se ruent. La nouvelle génération découvre.
Durant la période, 2013-2020, les colorways se multiplient : Miami Heat en hommage à son passage aux Heat, Orlando Magic pour ses débuts NBA, USA aux couleurs patriotiques… Solar Pink, Cold Grey, Spider Web pour Halloween.
Cette diffusion trop large produit une lassitude.
6. 3 collaborations marquantes
La Reebok Shaqnosis Hot Ones (2020) s’inspire de l’émission YouTube où Sean Evans torture les célébrités avec des hot sauces. La collaboration s’articule autour de trois modèles dont la Shaqnosis. Le concept ? L’échelle de Scoville. La Shaqnosis devient « Hot » avec 1,995,000 unités Scoville.
En 2021, Damian Lillard rend hommage à Shaq. La Damenosis fusionne le style de Dame avec l’iconique Shaqnosis. Un duo qui aurait semé la terreur en NBA s’ils avaient joué ensemble.
Brain Dead s’empare à son tour du modèle en 2022. Le collectif créatif de Kyle Ng applique son style fuzzy. Du suède poilu avec des touches de bleu fluo; C’est bizarre mais grave efficace. L’approche psychédélique de Brain Dead amplifie l’effet hypnotique originel. Les deux univers fusionnent parfaitement.
L’hypnose dure depuis 30 ans
Des cercles qui tournent. Du noir et blanc qui fait tourner la tête. Shaq O’Neal qui pèse. L’histoire de la Reebok Shaqnosis tient en trois images. Mais ces trois images ont marqué trois décennies.
Jonathan Morris a dessiné plus qu’une chaussure. Il a créé un symbole. Une époque où Reebok osait tout. Une génialissime collection Mobius sur laquelle la marque américaine ferait bien de s’inspire aujourd’hui. Ses créations défient le temps.
La Shaqnosis incarne cette vérité : l’audace ne vieillit jamais. Une esthétique novatrice n’est jamais rattrapé par le temps. Et Shaq, même retraité, continue d’hypnotiser depuis les bureaux de Reebok. La légende tourne encore.
Questions fréquentes sur l’histoire de la Reebok Shaqnosis
Pourquoi la Reebok Shaqnosis s’appelle-t-elle ainsi ?
Le nom fusionne « Shaq » et « hypnosis » (hypnose). Le design à cercles concentriques créé par Jonathan Morris visait précisément cet effet hypnotique. Quand Shaq bougeait sur le parquet en taille 22, les cercles tournoyaient et captaient l’œil. L’effet était amplifié par le contraste noir et blanc. Paul Fireman, CEO Reebok, a validé ce nom qui résume parfaitement l’ADN du modèle. Un nom aussi mémorable que le design.
La Shaqnosis était-elle la première signature de Shaq chez Reebok ?
Non, elle était la 5ème. Reebok signe Shaq en 1992 pour 15 millions de dollars. La Shaq Attaq I débarque la même année, première signature shoe. Suivent les Attaq II, III et IV jusqu’en 1994. La Shaqnosis sort en 1995 et rompt totalement avec les codes précédents. Nouveau design, nouvelle philosophie, nouvelle collection Mobius. Shaq restera chez Reebok jusqu’en 1998. Six saisons d’un partenariat qui a redéfini le marketing basket.
Qu’est-ce que la collection Mobius de Reebok ?
La collection Reebok Mobius est lancée en 1995 autour du design de la Shaqnosis. Inspiration : le ruban de Möbius qui paraît tridimensionnel. Philosophie : designs graphiques agressifs en noir et blanc. Jonathan Morris crée la Shaqnosis et la Kamikaze II. Dave Prescott dessine le Big Hurt. La The Blast pour Nick Van Exel complète la gamme. Cette collection reste l’une des plus prestigieuses de l’histoire Reebok. Une révolution esthétique qui marquera les années 1990.
Combien coûtait la Shaqnosis à sa sortie en 1995 ?
140 dollars. Un prix élevé pour l’époque mais cohérent avec son statut de chaussure signature. Pour la rétro de 2013, Reebok a maintenu ce tarif identique. Depuis, les collaborations et éditions spéciales oscillent entre 140 et 165 euros. Le modèle OG Black and White de 1995 se négocie bien plus cher sur le marché secondaire. Les collectionneurs déboursent facilement 300-400 dollars pour un deadstock authentique. Les versions Player Edition de Shaq en taille 22 atteignent des sommes astronomiques aux enchères.
Quelles sont les collaborations Reebok Shaqnosis les plus marquantes ?
Hot Ones en 2020 avec son thème Scoville et ses 1,995,000 unités de chaleur. Brain Dead en 2022 avec sa texture fuzzy et son colorway Dark Forest psychédélique. Damian Lillard en 2021 avec la Damenosis fusionnant deux légendes. Chaque collaboration apporte sa vision tout en respectant l’allure hypnotique originelle. 2025 promet de nouvelles sorties sous l’impulsion de Shaq, désormais président de Reebok Basketball. Le 30ème anniversaire du modèle sera certainement célébré avec des sorties exclusives.
Photos : @reebokalypse.now









