Nike Air Max 95 Ultra Mint Foam 2025 : légère, vert pastel & dégonflée

30 ans après son lancement, la AM95 continue de se réinventer. Entre rééditions fidèles et variations modernisées, le modèle signé Sergio Lozano navigue entre passé iconique et futur incertain. La dernière en date, cette Nike Air Max 95 Ultra Black Anthracite Cool Grey Mint Foam, entend alléger la silhouette sans en trahir l’esprit. Design précis, palette maîtrisée, technologies repensées… Sur le papier, tout semble en place. Mais derrière cette façade bien exécutée, une question persiste : que reste-t-il vraiment de l’ADN originel quand les bulles d’air s’effacent et que le poids symbolique s’évapore ?

Un contraste efficace… mais mesuré

Visuellement, c’est une paire réussie. Le dégradé latéral, du noir au gris anthracite, reste la signature du modèle. Il est ici subtilement rehaussé par des touches vert pastel sur les câbles Flywire, les œillets, et le Swoosh miniaturisé. Ce vert d’eau évoque par moments le turquoise de Tiffany, sans aller jusqu’à l’imitation. C’est une teinte douce, presque aquarelle, qui vient casser la rigueur du reste sans imposer de contraste brutal. Un bon point pour ceux qui cherchent une paire sobre, avec juste ce qu’il faut de couleur.

Une silhouette plus légère… mais au prix de la sensation

La structure Ultra allège la chaussure. Mesh technique, semelle injectée, câbles en Flywire : tout est pensé pour offrir plus de flexibilité, moins de poids, plus de respirabilité. En main comme aux pieds, ça se ressent. Mais ce choix a un coût : l’impact esthétique des bulles d’air est fortement réduit. La semelle semble comme aplatie, comprimée. Les unités Air Max, pourtant centrales à l’ADN de la gamme, paraissent partiellement dégonflées. Le parallèle avec la Air Max 96 XX, cette réédition décriée pour ses bulles rabotées, n’est pas exagéré. D’autant que la comparaison avec la Air Max 95 Big Bubble, ressortie récemment avec ses chambres d’air généreuses, renforce cette impression de manque. Le confort n’est pas en cause ici. L’amorti est efficace, la marche fluide. Mais cette Ultra joue la discrétion là où la Nike 95 a toujours revendiqué sa présence. Certains y verront une évolution naturelle, d’autres une dilution.

Une alternative intéressante, mais pas fédératrice

La Air Max 95 Ultra Black Mint Foam s’adresse avant tout à ceux qui cherchent un modèle proche de l’original. Sans en assumer le poids ou la rigidité. En ce sens, elle réussit son pari. La finition est propre, les matériaux sont maîtrisés, la paire s’intègre facilement dans une rotation quotidienne. Elle s’adapte au tempo de la rue d’aujourd’hui, plus fluide, moins segmentée.

Mais les amateurs historiques de la Air Max 95 OG, ceux pour qui les proportions, la densité du suède, et les bulles d’air bien saillantes sont non négociables, resteront probablement à distance. Non par rejet, mais par indifférence. C’est une AM95 différente, pas dénaturée, mais inoffensive. Elle remplace le muscle par la ligne, la force par la légèreté.

Et pour les plus curieux, aucune information ne filtre pour l’instant sur un possible retour de la Air Max 95 Ultra Jacquard de 2015. Pourtant plébiscitée à l’époque pour son look tissé et son rendu plus structuré. Une absence notable dans la stratégie actuelle de Nike, qui semble osciller entre reprises fidèles et retouches prudentes.

Un bon compromis, sans prise de risque

La Nike Air Max 95 Ultra Black/Anthracite/Cool Grey/Mint Foam n’a rien de révolutionnaire, mais elle ne trahit pas non plus son héritage. Elle modernise avec précaution, adapte sans froisser, et propose une alternative viable à l’originale pour un usage quotidien. Est-ce une grande Air Max ? Non. Est-ce une mauvaise Air Max ? Pas du tout. C’est une version intermédiaire, pensée pour un public plus large, moins attaché aux codes rigides du passé. Et si elle ne suscitera probablement pas de passion dévorante, elle trouvera sans peine sa place dans une garde-robe. Un bon modèle de rotation, plus fonctionnel que mémorable.