Quand vous découvrez les deux Air Jordan 5 Awake NY côte à côte, une question vous traverse immédiatement l’esprit : « Mais qu’est-ce qui leur a pris ? » D’un côté, cette Arctic Pink qui est un bonbon pour les rétines. De l’autre, cette Black Racer Blue qui fait… comment dire… son petit effet sans plus. L’écart de niveau saute aux yeux, et ça interroge forcément. Angelo Baque et ses potes de chez Jordan auraient peut-être mieux fait de s’en tenir à une seule version, non ?
Pourquoi la AJ5 Arctic Pink écrase totalement la Black Racer Blue
Alors là, pas de débat possible. La Awake NY x Jordan 5 Arctic Pink, elle vous happe direct. Cette teinte rose transforme littéralement la silhouette de Tinker Hatfield en quelque chose de… ben, de complètement fou en fait. En plus, elle remixe la Fire Red ! Les mecs qui l’ont chopée se baladent avec le sourire jusqu’aux oreilles. Normal, avec seulement 7 000 paires dans la nature. Et puis il y a l’autre. La noire avec ses petites touches de bleu. Pas moche, attention. Juste… prévisible ? Comme si elle jouait les seconds couteaux dans sa propre collaboration. Ça fait bizarre, cette hiérarchie si marquée.
Comment Angelo Baque a piégé tout le monde avec sa double stratégie
Mais attendez une seconde. Et si c’était exactement le plan depuis le début ? Angelo Baque, ce n’est pas un débutant qui sort de nulle part. Le mec baigne dans le sneaker game depuis des lustres, il connaît la musique par cœur. Sa boutique du Lower East Side, ce n’est pas de la déco, c’est un laboratoire où il teste ses idées depuis des années.
Cette histoire de deux coloris, ça ressemble drôlement à ce qu’il fait avec ses fringues. Vous savez, ces pièces qui font jaser sur Instagram et puis ces autres, plus discrètes, que les gens portent vraiment au quotidien. Un équilibre délicat entre le spectacle et la réalité.
Collaborations mono-colorway : les leçons de Virgil Abloh
Bon, c’est vrai qu’on a aussi des contre-exemples. Virgil Abloh avec sa première Off-White x Air Jordan 1 « Chicago », un seul coloris, un impact monstre. Pas besoin de diluer son message dans plusieurs versions. L’exclusivité totale, ça marque les esprits. Mais bon, Virgil avait aussi ses contraintes. Nike ne lui aurait jamais filé carte blanche pour dix coloris d’entrée de jeu. Il a commencé petit, prouvé sa valeur, puis élargi sa gamme. Une progression logique, somme toute.
Jordan Brand et Awake NY : les contraintes économiques
Parce qu’au final, développer une collab, ça coûte un bras. Les échantillons, les allers-retours avec l’usine, la campagne photo avec Sukii Baby… Tout ça pour 7 000 paires ? Les comptables de Nike auraient fait la grimace.
Angelo le sait bien, lui qui a traîné ses guêtres chez Supreme pendant des années. Il a vu comment ça fonctionne, les compromis qu’il faut accepter. Sa version rose pour faire parler, sa noire pour rembourser les frais. Cynique ? Peut-être. Intelligent ? Sûrement.
Et puis regardez Travis Scott avec ses Jordan. Même logique : une « Cactus Jack » ultra-limitée pour créer le mythe, puis une « Reverse Mocha » plus accessible pour satisfaire les fans. Ça marche à tous les coups.
Arctic Pink exclusive : le scénario alternative
Allez, jouons au jeu des hypothèses. Imaginez qu’Awake NY n’ait sorti que la Arctic Pink. L’impact aurait probablement été dément. 7 000 paires dans le monde entier, ça fait rêver. Les mecs se seraient battus pour les avoir, les prix de revente auraient explosé encore plus.
Awake NY serait devenu cette marque ultra-exclusive, presque mythique. Un peu comme ce qu’était Supreme dans les années 2000, avant que tout le monde connaisse. Cette frustration collective qui transforme une simple paire en objet de culte.
La culture sneakers de 2025 : entre exclusivité et accessibilité
Sauf que voilà, on n’est plus en 2000. Aujourd’hui, si vous sortez quelque chose de trop exclusif, on vous tombe dessus. « élite », « gatekeeper », « anti-démocratique »… Les réseaux sociaux vous crucifient en moins de deux. Jordan Brand le sait, ils ont déjà pris cher avec certaines sorties limitées.
Alors ils naviguent. Entre l’image premium et l’accessibilité. Entre le rêve et la réalité du business. C’est moins romantique qu’avant, mais c’est comme ça que ça marche maintenant. Même des marques de mode comme Jacquemus galèrent avec cette équation. Comment garder son âme tout en vendant à tout le monde ? Comment rester cool sans devenir mainstream ? Des questions que se posent tous les créateurs aujourd’hui.
Le temps, seul juge de paix
Au bout du compte, cette Air Jordan 5 Awake NY raconte parfaitement notre époque. Ces tiraillements entre authenticité et business, entre envie d’exclusivité et besoin d’inclusion. Angelo Baque a peut-être trouvé sa formule, même si elle peut paraître bancale à première vue.
Dans cinq ans, on se souviendra sûrement surtout de la rose. Ou alors, qui sait, on étudiera cette stratégie en deux temps dans les écoles de commerce. Parce qu’au final, réussir une collaboration aujourd’hui, ce n’est plus juste créer un beau produit. C’est jongler avec mille contraintes tout en gardant son âme créative intacte.
FAQ : Air Jordan 5 Awake NY
Pourquoi Awake NY a sorti deux coloris de la Jordan 5 ?
Angelo Baque voulait toucher deux publics différents. La Arctic Pink pour les collectionneurs hardcore, la Black Racer Blue pour monsieur tout-le-monde. Stratégie classique : faire du bruit avec l’une, gagner de l’argent avec l’autre.
Quelle différence entre les deux versions Awake NY ?
La rose est ultra-limitée, 7 000 paires numérotées, vendue que chez Awake NY. La noire tire à 13 000 exemplaires et sort partout, y compris sur SNKRS. Deux circuits, deux publics.
La version noire vaut le coup ou pas ?
Honnêtement ? Elle fait le job. Moins spectaculaire que sa sœur rose, mais plus facile à porter au quotidien. Pour 210 balles retail, c’est correct.
Elles valent combien sur le marché de la revente ?
La rose tourne entre 800 et 1 200 euros selon les pointures. La noire plutôt 400-600 euros. L’écart de prix reflète parfaitement la différence de hype entre les deux.
Cette collaboration marquera l’histoire des Jordan ?
Trop tôt pour le dire. La rose a le potentiel grâce à sa couleur unique et sa rareté. Mais bon, l’histoire retiendra peut-être surtout la stratégie en deux temps d’Angelo Baque. Original, même si pas forcément optimal.
Photos : @wneloy